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SAINTE CLAIRE

          Claire naît en 1193 dans une riche famille d’Assise, de Favarone et Ortalana Offreuccio. De son papa, peu de choses sont connues. Sa maman quant à elle, est une femme de foi plutôt émancipée pour son temps. Malgré tous ses engagements familiaux, elle se rend plusieurs fois en pèlerinages dans des sanctuaires tels que Rome, Saint-Jacques-de-Compostelle et même jusqu’à Jérusalem. Durant sa première grossesse, effrayée à l’idée de l’accouchement, elle prie devant le crucifix demandant de l’aide. Remplie de paix, elle entend une voix lui dire : « L’enfant qui naîtra de toi sera une grande lumière qui illuminera le monde. » C’est pourquoi elle choisit d’appeler son enfant : Claire.

 

          La famille des Offreduccio appartient à la noblesse d’Assise. Durant cette période de tensions entre la société féodale et le monde des marchands (bourgeoisie montante), une guerre civile éclate. En 1203, les nobles sont contraints de partir en exil. Claire part avec sa famille vivre à Pérouse pendant quelques années, ville voisine d’Assise, où elle tissera de solides amitiés. Déjà enfant, elle est conquise par cet abaissement inouï du Fils de Dieu, prenant notre fragile pauvreté...

 

          Vers 1209, Claire rencontre François alors installé à la Portioncule avec quelques frères et cherchant ensemble à vivre l’Évangile. Profondément touchée par cette rencontre, le désir grandit en elle de suivre François dans cette manière de vivre. Environ deux ans plus tard, en avril, Claire quitte la maison familiale d’Assise durant la nuit. Elle emprunte une petite porte dérobée, encombrée de branches et de pierres, qu’elle dégage elle-même. Accompagnée d’une de ses amies, elle se rend à pieds jusqu’à la petite église de la Portioncule où l’attend François et ses premiers frères. Devant l’autel de la Vierge, François lui coupe les cheveux et elle ôte ses habits précieux pour se revêtir d’une simple tunique. Elle passe de la protection des murs d’Assise, de la sécurité de sa condition de noble, au risque et à la condition précaire des pauvres. Elle a 18 ans. C’est pour elle le début d’une vie nouvelle dans laquelle Dieu sera son unique sécurité.

 

          François conduit ensuite Claire dans un monastère bénédictin pour la protéger d’une éventuelle réaction violente de sa famille qui aura effectivement lieu. Claire, cramponnée à la nappe de l’autel, enlève son voile pour montrer à ses parents sa tête rasée, signe que désormais, sa vie appartient au Seigneur. Après une deuxième brève étape dans un autre monastère sur les pentes du mont Subasio, François conduit Claire dans le petit monastère de Saint-Damien, construit de ses mains. Très vite, des sœurs rejoignent Claire, vivants dans la prière, la pauvreté et l’humilité. Nombreuses sont les femmes attirées par cette vie menée par Claire, amoureuse du Christ « pauvre et crucifié » et déterminée à vivre dans la pauvreté totale. A sa mort, 150 monastères de clarisses sont disséminés dans toute l’Europe. Aujourd’hui, il en existe plus de 18 000.

 

          Pendant 42 ans, Claire ne quittera pas Saint-Damien, jusqu’au 11 août 1253, jour où elle rejoindra le Ciel. Deux jours plus tôt, sa règle reçoit l’approbation du Pape. Claire est canonisée deux années après sa mort, par le pape Alexandre IV. Thomas de Celano rédige sa vie la même année. En 1260, le corps de sainte Claire est transféré en même temps que sa communauté à Santa Chiara.

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